5. Métanoïa – Paranoïa

 

J’avais déjà écrit ce jalon, mais j’ai eu envie de le réécrire suite à une expérience qu'au départ je m'était empressé de ranger dans la case "banal". Mais je commençais à noter que peu de choses sont dénuées de sens. De plus, je dus bien reconnaître que celle-ci me chamboula profondément. Elle me parut parfaite pour illustrer le sujet. Du coup, je vous la partage en introduction avec quelques compréhensions :

 

Le camion était stationné dans un champ, à coté d’un chemin, à l’écart du village voisin. J'en sortais avec l'intention de marcher. Un homme approchait. A distance, je sentis sa vibration "yang". La mienne l’avait attiré et elle n’allait pas tarder à se montrer à son tour. Quand il arriva près du camion, une discussion s’entama. Elle fut vite interrompue par la réaction de l’homme qui fixait une boite de sardine ouverte posée sur un sopalin à proximité du véhicule. Cachant difficilement son émotion, il me demanda pourquoi j’avais "jeté ce papier". Je réagit aussitôt en me justifiant. Je lui répondis que la boite graisseuse était posée là dans l’attente que je l’emmène, pour éviter qu’elle ne parfume le camion et qu’elle ne tache quelque chose. Sur la défensive, je me sentis me rigidifier et attaquer à mon tour en insistant sur le fait que j’étais très respectueux des lieux qui m’accueillaient. Le propos se conclut par la réplique "Ah mais je ne vous accuse pas !". Nous reprîmes une conversation "civilisée", mais, le temps qu’il resta, le visiteur ne détacha quasiment pas son regard des détritus.

 

Ensuite je me souvins, qu’avant cette visite, lorsque je mettais des épluchures de légumes sur le talus proche, j’avais eu souvent la pensée que ça pourrait déranger le paysan qui m’avait donner l’autorisation de camper là. Cela revenait et revenait comme un leitmotiv, du genre de ceux que j’apprends à dépister, qui insidieusement se mettent à tourner en boucle. Inconsciemment mon ego avait peur d’être chassé. Et je vis le lien avec la façon insouciante dont je me débarrassais de ces déchets. Ce n’était pas tant la place où je les déposais, qui ne devait pas gêner, mais certainement l’énergie qui accompagnait cet acte. Je visualisais l’état d’inconscience mécanique dans lequel j’étais lorsque je sortais de ma bulle – le camion – pour déverser mes rebuts à l’extérieur. Alors dans cet espace psychique "libre", le prédateur avait tout le loisir de jouer sur la peur ancrée et réactivée en souterrain par le contexte, cherchant ainsi à susciter la réaction d’un passant, du propriétaire et la mienne au final.

 

Sa stratégie alors, est d’utiliser des pensées obsessionnelles qu’il induit, comme je l’évoque dans le récit du 10 juillet, Le mode obsessionnel du mental SDS. Ce mode est un de ses moyens de contrôle. Le prédateur provoque une forme de dissociation de la psyché que lui seul va pouvoir gérer. Ces pensées créent en quelque sorte un état second et peuvent donc aussi, à la longue, créent une sous-personnalité dont nous aurons du mal à prendre conscience. C’est le petit vieux qui radote, le dément, la personne qui rumine une blessure, jusqu’à la personnalité-alter, fabriquée lors de rituels sataniques.

 

Les idées, les suggestions qui envahissent mon esprit dans ce genre de situation et qui accompagnent mes actes automatiques, donnent l’impression illusoire de me protéger du vécu rattaché à la peur. Mais le prédateur sait que cette manœuvre est sans issue. Car ces "voix " obsessionnelles rejettent éperdument la cause de la peur sur l’extérieur. De cette façon la peur devient encore plus forte.

 

Voilà pourquoi mon ego est toujours sur ses gardes et qu'il est toujours prêt à faire la guerre. Voilà ce qui nourrit sa peur. L’ego est comme Don Quichotte qui lutte contre les moulins à vent, et si on ne l’arrête pas, ce programme principal répandu par la prédation SDS, peut contaminer de nombreuses lignes temporelles, parasiter la conscience de nombreux moi-fractals et empêcher la fusion de toutes les informations retirables de chacune de ces vies. L’ego peut passer l’éternité à se battre contre ses propres fantômes.

 

Et voilà ce que cet homme était venu me "dire" et à travers lui, ma Supraconscience. Dans ce lieu, les programmes d’une autre ligne se rejouaient pour que je transcende leur répétition et que j’actualise un enseignement essentiel.

 

Je découvre sur Google Map, que cet endroit en pleine campagne, sans même une ruine aux alentours, s'appelle Le Purgatoire. Ça ne s'invente pas !

 

 

 

 

Voici maintenant le corps du texte, la suite de ce jalon qui présente la métanoïa et la paranoïa, mettant en évidence leur rapport antinomique :

 

La métanoïa est le retournement vers notre monde intérieur et la découverte de la part du Soi qui l’habite. Le dialogue avec le Soi qu’elle constitue, amène celui-ci à prendre une place de plus en plus grande dans notre vie. Le Soi "s’incarne" en même temps que nous apprendrons à voyager vers les horizons auxquels l’échange avec lui nous ouvrent. La part de Soi que nous avions "en sauvegarde" se révèle être en quelque sorte, notre sauf-conduit vers l’au delà, vers le Passage dans les densités de consciences supérieures.

 

Mais pour comprendre ce dialogue si précieux et entamer le voyage, nous devons apprendre à nous servir de cette sauvegarde. Ces horizons, nous les atteignons en traversant nos profondeurs et en pénétrant le monde intersubjectif, royaume de la Supraconscience (autre concept, à la portée plus large que celui du Soi, mais qui désigne le même niveau de conscience).

 

La métanoïa est donc un processus de compréhension de notre intimité, de notre conscience, qui s’opère grâce à l’acceptation du fait que la réalité extérieure nous renvoie à ce qui se passe en nous, c’est à dire à la cause réelle du scénario que nous voyons défiler devant nos yeux. Car la cause du cinéma extérieur sont les programmes/croyances qui nous animent. Ils conditionnent nos peurs et suscitent des réactions paranoïaques qui nous indiquent que nous refusons ce renvoi à nous même. Pourtant quand nous acceptons nos réactions, puis la présence en nous des programmes/peurs qui en sont à l’origine, ce reflet nous enseigne.

 

On peut dire d'une autre façon, que la métanoïa consiste à déceler et à alchimiser les programmes qui au sein même de notre intériorité, nous barrent la route vers notre force (le contact avec le Soi) puisqu'ils nous font constamment rechercher celle-ci à l'extérieur. Le fait de nous avancer vers ces programmes et de les transformer, est en soi, reprendre contact avec la Supraconscience. Il n'y a donc pas de destination à chercher car nous retrouvons notre partie qui n'a pas de limitation temporelle ni spatiale, notre partie qui est déjà là, celle qui est omnisciente et omnipotente. Le chemin de la conscientisation de nos conditionnements est la rencontre. C'est une rencontre qui se cultivera chaque jour dans le sens où la destination est le chemin.

 

Il faut donc retrouver une perspective que nous voile le point de vue SDS, qui lui nous axe obstinément sur le besoin d'un résultat fini, et faire corps avec les propos de Michael Brown lorsqu'il évoque l'essence du Processus de la Présence : "Le chemin de la sortie se trouve dans la traversée".

 

La métanoïa est une attitude naturelle que nous avons oublier au cours de notre engagement dans l’expérience. Elle a pour but d’en retirer les leçons que nous y délivre la Supraconscience. Par conséquent elle nous permet de sortir du cercle vicieux du Service de soi qui nous emprisonne dans le reflet extérieur. Consécutivement à la pratique de la métanoïa, le scénario qui s’exécute dans notre bulle de perception change, il évolue. Le Soi, notre En-je, nous transmet de nouvelles leçons qui correspondent au nouveau niveau de conscience et aux connaissances que nous acquérons. Celles-ci, à leur tour, modifieront notre réalité une fois que nous les aurons intégrer, et ainsi de suite.

 

La métanoïa est une démarche où se fondent responsabilisation et confiance. Confiance qu’en nous responsabilisant par rapport aux faits externes et à nos ressentis, notre centre de conscience "local", la part de fractale d’âme que nous incarnons ici et maintenant, peut évoluer. Car nous prenons conscience petit à petit que l’échange intersubjectif au travers duquel les messages de l’En-je passent, existera toujours et sera donc toujours à notre disposition. Cette part de confiance se renforce avec chaque compréhension intégrée dont on voit que l’on peut appliquer l’enseignement. Elle nous est d’un grand secours quand nous nous retrouvons face à notre responsabilité.

 

En effet, si l’on peut partager l’expérience métanoïaque – elle repose par nature sur un échange et une réalité universelle – le jeu cosmique veut que cela soit au travers de notre subjectivité corps/âme/esprit – quand nous alignons les informations que nous donnent ces trois composantes -, et donc seul, que nous nous confrontions à cette initiation et à sa récurrence.

 

Cette quête du "connais-toi toi même" ramène sans cesse celle ou celui qui l'emprunte, à son seul Libre-arbitre, pour qu’elle-il puisse embrasser le tout qui l’habite, par elle-lui-même. Les recrues sont rares, c’est un chemin escarpé qui demande un énorme courage.

L'acrobate – Église Saint Patrice à Saint-Parize-Le Chatel (58)

La paranoïa est le contraire de la métanoïa. C’est l’attitude qui consiste à rejeter sur l’extérieur les causes que nous ne voulons pas voir en nous mais qui, par les loi énergétiques, déterminent pourtant notre réalité. Il est vrai que certains programmes sont des pilules dures à avaler et qui nous restent en travers de la gorge depuis des siècles !

 

La paranoïa est un mode obsessionnel caractérisé par le fait d’être "sur le qui-vive", soit une méfiance omniprésente, maquillée ou exacerbée. Avec la paranoïa, nous nous méfions de tout (ou presque) ce qui est à l’extérieur. Car ce dernier est inquiétant. Ce qui est logique puisqu’à l’extérieur se trouve tout ce que l’on connaît sans le connaître, c'est à dire nos problèmes que nous ne voulons pas voir et qui, par conséquent, gardent une grande part d’ombre. En gros, nous nous faisons peur avec nous-même et nous avons peur d'avoir peur. Ces peurs qui forment, au bout du compte, avec leur objet, un mécanisme illusoire, subsistent toutefois car nous sommes obnubilés par le réflexe de leurs échapper et non guidés par la nécessité d'en connaître la vraie cause, soit en passant par le processus métanoïaque. La peur de ce que nous ne résolvons pas émotionnellement continue de nous hanter.

 

Et la majorité des humains sont pris dans cet engrenage, car au fond nous rejetons tous les mêmes problèmes, les mêmes peurs. Nous sommes contaminés par la paranoïa et nous adoptons quasiment tous, les attitudes qui lui sont synonymes. Nous finissons donc tous par produire les mêmes effets qui saturent notre réalité extrasubjective (le monde des apparences).

 

L'homme dont j'évoque la visite en introduction, c'est avec mon obsession dévorante qu'il regarde les détritus. C'est aussi avec la sienne. Avec celle du prédateur. La vibration de cette obsession s’immisce dans nos champs informationnels et nous revient sans cesse en écho du vaste égrégore qu'elle participe à maintenir. Elle résonne alors interminablement entre nos champs de fréquences respectifs, nous condamnant à vivre l'enfer du mode attraction/répulsion tant que nous fermons les yeux au stratagème dont elle est l'un des piliers.

 

C’est ce qui conforte nos à-priori. C’est ce qui nous tient dans une mauvaise appréciation et un usage inversé de la conscience. Ce phénomène global s’accentue actuellement car notre obsession paranoïaque est sans cesse nourrie par les pensées du prédateur externe et celles - prolongement des premières - du prédateur interne (l’ego), qui sont du type : "c’est le voisin qui est comme ça", "ce sont les gens qui sont bêtes et méchants, c’est normal que je me défende". Notre énergie, en fait l'énergie libre primordiale que nous canalisons, est détournée en permanence vers ce schéma et gonfle le ballon.

 

La paranoïa c’est l’obsession de toute une population qui se manifeste à l’échelle individuelle comme au travers de l’existence de groupes rivaux. C’est le programme global du Service de soi. Il équivaut à un mode de pensée unique qui contamine la société. En aucun cas celui-ci n’est validée par un vécu subjectif, mais il engendre pourtant une focalisation des consciences humaines sur une seule partie de l’expérience.

La paranoïa ce sont les mouches qui "m'envahissent" lorsque j'ouvre la porte du camion et qui m'exaspèrent tant que je n'écoute par "leur message". En effet, je remarque que suivant ma disposition à les accepter, hormis la tolérance que cela développe en moi, elles semblent se calmer et me laisser tranquille... C'est pas facile !

Et puis par moment elles me font contacter ma force pour que je dise stop à l'envahissement et finisse par les chasser... L’enseignement est multiple!

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Commentaires: 1
  • #1

    Sophie (lundi, 08 novembre 2021 19:09)

    Oooohhh... Merci infiniment pour ce texte que je viens de lire parce que je faisais une recherche sur "Metanoia"... Prise de conscience de ce jour : l'humain doit passer de la Paranoïa à la Metanoia.... Seule issue à l'enfer sur Terre, le paradis ne nous a jamais quitté ;-)