8. Présence et Expérience

 

En complément de la lecture de ce jalon je vous invite à lire certains textes de ce blog qui évoque la relation entre identité et mouvement, ce thème étant intimement corrélé à celui développé ici : Qui ? et Enfer, Échange et Argent – Sur le chemin de ma véritable identité.

 

En guise d’introduction voici un extrait du livre de Michael Brown, Le processus de la Présence (p 141) :

 

"Dès la naissance, on nous apprend que notre identité est ce qui nous rend différents des autres. On nous dit que cette identité est liée à notre apparence, à notre comportement et à nos circonstances de vie. Par conséquent, nous faisons l’erreur de nous identifier à notre corps, à nos comportements et aux situations que nous expérimentons. Pourtant ces expériences passagères ne nous informent presque jamais sur ce que nous sommes.

 

Alors, que sommes-nous ? Qu’est ce qui, en nous, est permanent et est partagé avec tout le monde ? Qu’est qui est commun à l’humanité entière ?

 

La nature même de l’expérience fait en sorte qu’elle change constamment de forme et de qualité. La forme de toute expérience donnée se dessine à partir de nos états émotionnels, de nos pensées, de nos paroles et de nos actions antérieurs, tandis que la qualité de notre expérience dépend de l’interprétation que nous donnons à ces choses. Bien que notre expérience soit en évolution continue, toujours changeante, une partie de "nous" reste la même – toujours participante, observatrice et témoin. Il y a dix ans, notre expérience était différente également, pourtant cette partie de nous qui faisait alors l’expérience est encore ici aujourd’hui, en ce moment même."

 

Le mouvement qui semble caractérisé l’expérience est en fait également propre à cette Présence que veut nous faire toucher Michael Brown. Le mouvement, tous les mouvements sont en quelque sorte contenus dans l’éternité du Présent et des multiples univers qu’il soutient de sa présence. Ces mouvements sont contenus dans cette Présence où d’une certaines façon, à cette échelle, ils sont immobiles, et offerts dans le Présent comme une infinité de choix.

 

 

 

 

Mais comment cela peut-il bouger alors ?

 

Vous l’aurez compris, cette Présence c’est la Conscience. En tant que Conscience, la Conscience doit être consciente d’elle même sinon elle ne serait pas vraiment conscience, n’est ce pas. Et cela se produit quand elle est consciente d’être consciente de vivre telle ou telle expérience et d’avoir une influence sur elle. En d’autres termes, pour que la Présence existe il faut qu’elle soit présente à elle-même, c’est à dire à tous les possibles et à la quantité d’informations qu’ils représentent.

C’est quelque chose d’absurde pour notre ego qui réfléchit dans le temps et l’espace, qui voit un début et une fin, comment la Conscience peut créer l’expérience et en même temps avoir besoin d’elle pour être Conscience ? Se demande t-il. C’est cependant la nature même de la Présence/Conscience. Celle-ci peut être à la fois consciente d’un aspect et du tout, c’est ce qui donne l’atemporalité et la non-localité de l’Expérience globale.

 

Une chance que, tout étant présent à la fois, il n’y a pas eu besoin de commencer et il n’y a pas de risque de finir. Car dans ce cas aussi nous perdrions la présence à soi. Il n’y a eu pas besoin de créer une Présence pour s’observer elle-même, elle est là. De même, ça ne se finit jamais, car il y a toujours quelque chose en mouvement à observer, donc la possibilité de la Conscience de prendre conscience d’elle-même.

 

Par conséquent la Conscience peut aussi être vue comme la somme de toutes les consciences différenciées – conscientes d’une expérience singulière et plus ou moins conscientes de pouvoir étendre leur regard vers la Conscience globale – qui partagent leurs informations. Nous allons voir que ce partage se fait par le biais d’une infinité de mouvements oscillants instantanés.

 

Grâce à la Présence, chacune des consciences au prise avec une expérience particulière et sa conscientisation, peut être en contact avec des consciences du "futur" qui ont déjà vécu ce type d’expérience et en ont retiré des leçons. Idem, chaque conscience a la possibilité d’"améliorer" l’appréciation d’une expérience issue de consciences qui sont dans son"passé", qui ont moins d’informations qu’elle et sont moins évoluées à propos du sujet concerné.

 

 

 

 

Pour ce faire la Conscience peut-être comparer à un éventail qui de déplie et se replie simultanément et en permanence dans une forme d’oscillation, permettant la présence de tout les états de conscience possibles en même temps ainsi que leur connexion.

 

Le mouvement apparent de chaque expérience est un des plis qui s’ouvre et dont la Conscience de ce fait, peut prendre conscience. L’impression de mouvement est en réalité du au fait que la Conscience qui se déploie, expérimente des possibles pour comprendre, et ensuite "rapproche", fait des connexions entre les différentes choses qu’elle observe. C’est ce qui donne l’impression de temps et d’espace, dans lesquels notre conscience, sous l’action de la prédation SDS, a tendance à s’enfermer et auxquels elle s’identifie en général.

 

Pour que l’éventail se rassemble à nouveau, réunissant tous les possibles, le mouvement doit donc être double. La Conscience doit prendre conscience d’elle-même dans le fait de conscientiser cette expérience parmi toutes celles que dévoile l’éventail déplié. A ce "moment", à cet endroit de l’éventail exposé comme expérience, la Conscience se rend compte qu’elle est la Conscience. En comprenant que c’est elle qui voit cette partie de la vaste Expérience, elle comprend ce qu’elle est, qu’elle peut voir sans distinction les autres parties de l’Expérience, qu’elle est partout et à la base de tout. Qu’en tant que celle qui observe, elle saisit qu’il n’y a pas de limites à son observation et se saisit du coup elle-même en tant que phénomène illimité aussi bien dans son fractionnement que dans son extension, dans sa familiarité avec le temps que son éternité.

 

Elle prend ainsi conscience de sa Présence dans toutes les autres expériences (les autres plis) et met de ce fait en lien, chacun des mouvements expérientiels. L’éventail est replié.

 

Depuis le pli/expérience où elle a effectué se retournement sur elle-même – la métanoïa –, les portes de l’intersubjectivité et de l’Échange, en réalité son royaume, lui sont ouvertes. Le "temps" pendant lequel elle vivra son identité complète, éternité/mouvement/échange, dépendra de l’expérience qu’elle devra observer, soit de la subjectivité – corps/âme/esprit – à qui elle prêtera son regard, de l’endroit où elle répandra le souffle de sa Présence. L’individu concerné, ce centre subjectif, prendra t-il conscience d’informations le rendant réceptif à une conscience plus grande, à la conscience de Soi ? Jusqu’à quels points ces informations seront-elles intégrées ? A quel moment les gonds des portes de l’illusion seront-ils suffisamment huilés pour que celles-ci s’ouvrent réellement sur la Présence ?

 

Quand, par l’accueil de la Connaissance, l’individu offrira une caisse de résonance accordée à la vibration du Soi.

 

 

 

 

Dans ce jalon, la Présence équivaut à la Supraconscience, à la Conscience Collective, au Soi supérieur, à l’En-je, etc. et nous comprenons peu à peu que Présence et Expérience forme un couple intimement lié qui permet à la Conscience de vivre son Épopée. L’Expérience est simplement le reflet que se crée la Conscience pour se voir. Et cette dernière est donc présente dans l’Expérience. De son coté, l’Expérience est nécessaire à la Conscience pour éprouver sa Présence.

 

En dépliant et repliant sans cesse son éventail, la Présence/Conscience crée l’expérience multiple à travers laquelle elle se saisit comme conscience. Elle maintient ainsi par ses va-et-vient synchrones et supraluminiques entre Présence et expériences, éternité et mouvements, les conditions de sa propre expérimentation.

 

Il y a tout autant nécessité de cette oscillation, qu’il n’y a peut-être de réalité que dans cette oscillation, de vérité que dans le fait qu’il n’y a ni début ni fin, ni endroit ni temps uniques, pouvant figer la Présence/Conscience/Expérience dans un pôle ou l’autre.

 

Cette oscillation est donc un dialogue multidimensionnel et perpétuel avec Soi s’exprimant à travers un Supralangage conscient ne connaissant aucune frontière et pouvant s’adapter à tous les langages, à tous les symboles, puisque situé fondamentalement hors du temps et de l’espace, celui-ci s’adapte en un clin d’œil à chaque conscience.

Le je suis n’est donc pas tant dans l’Etre tout court – terme ambiguë ou à se réapproprier car il porte l’empreinte de la revendication tyrannique et possessive sur toutes choses et sur lui-même de l’Ego 2.0 (l’ego SDS). A la lumière de la Connaissance et de l’Expérience, le je suis s’élargit.

Il est sans doute plus "être conscient", "conscience d’être conscient à chaque fois d’une expérience unique et du tout", où il se reconnaît en observant le mouvement dont je suis créateur et que je suis.

 

Je suis donc la conscience de l’aller/retour, du jeu phénomène/noumène, au carrefour de la Somme et de la singularité, une expérience hologrammique au croisement de l’indifférencié et du différencié. Je, souligne donc que chaque aspect n’existe pas vraiment en lui-même mais par sa relation au Tout, comme le Tout n’existe que par les relations qui le compose.

 

 

 

 

Pour résumer :

 

Le mouvement apparent, celui que la conscience produit lorsqu’elle crée l’expérience est simple (il est fait d’un seul mouvement). C’est celui que nous générons en donnant forme à la réalité selon nos croyances. Il est de même nature que celui par lequel l’observateur quantique influence l’expérience de laboratoire, actualisant un des résultats possibles simplement en observant.

 

Par contre, le retour vers le Soi, vers le monde subjectif et intersubjectif, c’est à dire le fait de replier l’éventail et d’avoir accès à la Conscience Collective et toutes les informations qu’elle rassemble – l’éther ou la quintessence des alchimistes -, celui-la est double.

Car nous avons vu qu’il consiste d’une part à "rapprocher" les éléments qui apparaissent dans l’expérience (par le fait créateur de l’observation) et qui reforment à l’extérieur, le paysage que nous avons à l’intérieur pour que nous le percevions. Et d’autre part, dans un même temps – condition nécessaire à la connexion parfaite - nous devons être entraînés à relier ce phénomène de rapprochement à la conscience de Soi, plus précisément, à la conscience d’être Conscience (la conscience d’être conscient de).

Ce mouvement vers le Soi est comme le mouvement d’une hélice à deux pales.

 

La compréhension par l’expérimentation de ce simple et de ce double mouvement nous révèle l’intrication totale, le chevauchement complet de l’Expérience et de la Présence/Conscience. Cette intrication se manifeste par des oscillations perpétuelles, simultanées et supraluminiques – les dépliements et les repliements de l’Éventail de la Conscience -, constituant l’essence d’un langage organique et universel, un supralangage donnant corps à la nature multidimensionnelle du lien Expérience-Conscience/Information.

 

L’Éther des philosophes, la Conscience Collective, et L’Expérience brute, la Materia prima, La Conscience/Information/Expérience, L’Expérience multidimensionnelle, la Création, est un cœur immense qui bat.

Écrire commentaire

Commentaires: 0