L’échec : coupure ou reconnexion avec Soi ? – Petit compte-rendu d’une introspection

 

Ce récit est en lien avec l’audio Avoir conscience d’être créateur : le fil du rasoir de la folie. En effet, l’accouchement de ce matériel ayant pris un cours ardu à un moment, l’introspection qui a donné naissance à ce texte, s’est imposée au milieu de sa finalisation. Et ceci comme toujours, afin que je comprenne l’imbrication des programmes qui se cachaient derrière la situation émotionnelle pesante.

 

L’événement fut concomitant à la rencontre d’une personne qui m’exposa être dans ce que je perçus comme un cas d’échec. Elle n’arrivait pas à saisir ce qui se passait dans sa vie. Elle était bloquée et n’entrevoyait pas la façon dont les choses pouvaient bouger. Ces informations se révélèrent être des indices au moment où je commençais à faire le retour sur moi. Elles furent parmi les éléments/miroirs qui aiguillèrent l’en-quête.

Je me sentais plongé dans les dédales de l’abandon et l’ombre de l’échec revenait à nouveau. Je pris donc un long moment avec mes ressentis et voici ce que je démêlais :

 

- Je m’aperçus que l’échec, et le sentiment d’abandon qui lui est associé, est programmé comme une fatalité répétitive, et prend la forme d‘une punition. Plus exactement d’une auto-punition. Il provient d’une grande culpabilité. J'ai déjà évoqué dans d'autres contenus que l'échec m'apparaît être un des versants du syndrome d'abandon.

 

- La conséquence de l’abandon/échec susceptible de se produire, dont en tout cas, la menace me tiraillait littéralement, est de souligner mon rapport au système SDS et d'appuyer sur la culpabilité qui me lie à lui et qui met en jeu le besoin profond de reconnaissance attendu de sa part. Cette culpabilité est un déchirement car elle vient autant du fait de participer à ce système (dans cette ligne temporelle ou dans d'autres) que du fait de prendre des distances à son encontre, et finalement d'éprouver parfois une marginalisation. Ici, la culpabilité, me rend donc, d'une certaine façon, encore plus tributaire de ce besoin de reconnaissance extérieur qui pourrait m'en soulager. En fait, me donner l'impression ou l'illusion durant un moment, de ce soulagement, toujours à réitérer et nous maintenant à la merci du Service de soi.

Une impression de poids et d’inertie me plombait. Des résonances d’actes SDS justifiant pour une part de moi cette culpabilité, me hantaient sans que je les cerne toutes exactement.

 

- Je perçus peu à peu que le programme d’abandon, de peur de ne pas réussir, le sentiment d’échouer d’une manière ou d’une autre, a pour but de créer une obsession, une lutte intérieure qui me coupe de la connexion et de l’échange avec le Soi, en m’en détournant.

Une part de moi paniquait, se sentant prisonnière. Sa vision de terreur m’envahissait. J'étais poussé à faire plien de choses à la fois, ou bien, au contraire, à être dans une forme de prostration. Vainement, peut-être une autre part de moi, tentait mentalement de contrôler les circonstances, en cherchant une posture, une image d’elle plus reluisante. Ce qui a pour conséquence de me déconnecter du fil de l’information et de me faire sombrer dans la confusion.

 

- Par conséquent, le pendant de cela, est que je peux m'en vouloir de "ne pas faire assez". Ce qui finit par être le cas parfois. L'enfer du labyrinthe !

Toute la subtilité reste d'apprendre à sentir l'action la plus juste laissant la place à l'expérimentation. Encore l'équilibre. Un équilibre qui se déplace. Globalement, grâce au processus de co-naissance que j'ai entrepris et l'écriture qui en fait partie, je trouve de plus en plus aisément cet équilibre. Ce qui coïncide avec une prise de recul plus rapide, comme ce qui s'est passé ici.

Pour cela il faut constamment revenir à la base : observer mes comportements, pensées, émotions et programmes récurrents. L'ego a eu du mal à commencer d'accepter cette gymnastique. Car il a tôt fait d'imaginer avoir atteint de "l'altitude" et ne plus avoir besoin de revenir sur telle ou telle chose. Mais l'enseignement est progressif. Sur chaque point et dans son ensemble. La fameuse spirale !

 

- Dans ce mécanisme de programmation, je remarquai qu’expérimenter, apprendre étaient marqués par le sceau de l’échec et me rappelaient quasi systématiquement des aspects "négatifs" associés à la culpabilité. Je vis le cercle vicieux qui en découlait : sans expérimentation, la place du mental augmente, sans acceptation de ce que nous renvoie le jeu de l’expérience, il n’y a presque aucune chance d’apprendre et de se libérer.

 

- Je suscite des circonstances pratiques qui renforcent ce sentiment d’abandon qui plane. Par des actes manqués ou des problèmes d'organisation, je me rends la tache plus difficile.

 

- La réalité de cette programmation est cachée dans mon ombre et une part de moi s’est fait à l’idée que ce programme incruste dans ma conscience. De plus, vraisemblablement, ce qui est caché fait encore plus peur et se transforme en fantôme ou en forme effrayante.

 

- Le programme est réactivé avec le vécu de la naissance.

 

- J’oublie, une de mes personnalités essaie d’oublier et de se retirer du jeu pour ne pas souffrir. Ce qui donne lieu à une lutte interne ainsi qu’à la fuite, à certains comportements addictifs, à la sédation et au contrôle.

 

- Par ce que je sais sur une partie de mes fractales, des fonctionnements et des non-dits que je détecte dans ma famille biologique, je déduis la nature transdimensionnelle et transgénérationnelle de cette constellation programmatoire.

 

- Dans les faits, lorsque je découvre quelque chose, j’éprouve souvent de l’enthousiasme et une facilité à m’adapter. Certaines capacités de mes alters m’y aident je pense. Puis, souvent, la peur décrite ici me prend, et ça peut devenir très laborieux. Je trouve de bonnes excuses pour justifier le report de telle ou telle action.

Ce qui encore une fois, ajoute au cercle vicieux de la culpabilité. La prédation SDS se sert de cette culpabilité pour augmenter la polarité de l’échec, car j’ai alors tendance à éviter de faire face à ce que je dois faire ou crois devoir faire.

 

- Je cherche par des attitudes opposées et vectrices de prédation, à échapper à ce cercle vicieux : qu’elles aient trait au registre de la victime ou celui de l’orgueil, de la condescendance. Soit, une stratégie de protection qui a pour fonction inconsciente (mais de moins en moins) de gérer cette réalité d’auto-jugement. Qui est aussi source de culpabilité supplémentaire quand je m’aperçois de ces travers employés. Cependant, peu à peu, le travail sur l’ombre du prédateur, a le mérite de faciliter l’acceptation et la vue de ces stratagèmes, en temps de plus en plus rapprochés !

Phénomène, qui comme les autres sus-cités, m’ôte sinon la possibilité de faire un réel état des lieux, et m’amenait généralement, auparavant, à esquiver l’introspection, et donc l’accès au regard neutre et objectif propice à la transformation, qui découle de cette plongée dans mes ressentis.

 

- Grâce à la Connaissance, à l’acceptation et l’introspection métanoïaque, ce parcours SDS de l’enfoncement montre qu’il est aussi un moyen pour l’âme de me pousser sur le chemin SDA de l'apprenti-sage.

 

 

 

 

Conclusion :

 

Plonger dans les ressentis accompagné par la Connaissance intégrée, me permet de décrypter et de remonter jusqu’aux programmes à l’œuvre. Je rentre dans un rapport plus neutre et plus créatif avec la situation. Je peux dès lors recevoir de chacune des polarités à travers lesquelles je réagissais sous l'influence du programme. Par exemple, de la personnalité qui cherche à produire, par besoin de reconnaissance, la volonté. De celle qui se sent victime de cette attitude vindicative semblant nier son intégrité, mais aussi coupable de s'exclure du bruit général,  je peux "extraire" la capacité et l'importance de l'écoute. Et volonté et écoute forment un bon cocktail !

 

Je suis maintenant familiarisé avec les détours que fait prendre la programmation à notre mental et notre émotionnel.

 

Pendant les introspections, cela a pour effet de me permettre d’entrevoir d’autres situations vécues, d’autres résonances, reliées par la même signature émotionnelle, et rapprocher les comportements. C’est toujours plus aidant d’avoir une tableau d’ensemble.

 

À chaque fois, cette phase qui émerge entre écoute et récapitulation mentale progressive (des situations similaires rencontrées auparavant ou se déroulant sur d’autres lignes), est essentielle pour dresser ce tableau des mécanisme SDA et SDA avec lesquels je suis en prise.

 

Une fois de plus, je me suis aperçu que dans notre monde, attente de résultats rime avec échec et fuite en avant pour se donner l'illusion d'apprendre à déjouer cette loi SDS. Mais l'obsession "d'améliorer" le résultat y est toujours présente. C'est à dire un contrôle de la réalité qui tente de nous éviter d'être face à nos failles.

 

En fin de compte, le véritable échec est celui que nous perpétuons à l'encontre de qui nous sommes : Conscience et Connaissance. Et, qui sous l'effet d'une vision conditionnée de l'échec nous enchaînant au Service de soi, nous conduit à nier notre réelle nature spirituelle et à "manquer la bifurcation" vers le Service d'Autrui.

Néanmoins, ce phénomène de distorsion, en touchant notamment la sphère émotionnelle, à force de souffrance, peut susciter la remise en question de l'enfer-me-ment auquel il contribue. Il peut nous amener à ouvrir des portes sur notre intériorité et à comprendre dès cet instant, le sens profond des rouages de la réalité.

 

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