27. Le Labyrinthe

 

Je souhaite ici revenir brièvement, car le sujet est vaste, sur le thème du labyrinthe, déjà abordé dans l'onglet Introduction. Comme toujours, mon intention est de vous faire part des compréhensions auxquelles m’ont conduit mes expériences, et les recherches qui leur sont naturellement associées. Ce que je vais évoquer est d'ailleurs en résonance directe avec le dernier récit publié, Les Nouvelles Noces ou la Nouvelle Alliance.

 

Peu après cette publication, l’Ange m’a orienté vers une autre pièce du puzzle. Je la trouvais dans les pages du livre, Les Jacques et le mystère de Compostelle, de Louis Charpentier.

La symbolique labyrinthique m’accompagne déjà depuis un moment. Figurant dans mon idée, les méandres intérieurs qui m'emprisonnent, et la Matrice SDS, qui par sa configuration, en est l’image extérieure. Cette vision à bien sur un sens, mais je constate, maintenant que j’ai avancé sur mon chemin, que le labyrinthe peut avoir des significations supplémentaires. Jusqu’à présent j’étais surtout dans l’œuvre au noir. Ma part d’ombre, mes travers et mes conditionnements, formaient la face du labyrinthe que je percevais. Même si j’étais conscient que dans cette perception, et dans la confrontation avec moi-même qui en résultait, résidait un enseignement, l’idée du dédale restait globalement pour moi synonyme d’errements. Aujourd’hui j’entrevois un aspect plus dynamique et créatif de l’initiation, qu’étrangement, le labyrinthe semble véhiculer également. Le lien entre l’initiation comme totalité incorporant chaque aspect du vécu, et le labyrinthe, était connu des anciens qui héritaient certainement cette connaissance des Atlantes.

 

Ce qu'écrit Charpentier me fait dire que le choix initial de ce symbole pour mon site, et de celui de la spirale qui lui est lié, contenaient en suspens cette découverte, et qu’ils en contiennent certainement d’autres. Voici dans un premier temps deux labyrinthes empruntés à la culture Hopi, puis le passage qui a retenu mon attention, p44, de l’ouvrage de Charpentier :

" Pour les Hopis d’Amérique qui considèrent non pas le " chemin " mais le " tracé ", c’est une représentation des voies de l’esprit qui, partant du centre de la croix, aboutissent à quatre impasses obligeant pour parcourir la totalité du labyrinthe à emprunter les quatre branches.

Chez ces mêmes Hopis le labyrinthe présente également un sens initiatique analogique : la figure dessinant, dans son tracé extérieur, les bras de la mère tenant son nouveau-né, et, dans son tracé intérieur, la matrice de la mère contenant le fœtus ; la compréhension de ce symbole permettant la renaissance initiatique, la re-naissance à un monde supérieur.

Cette explication philosophique des Hopis est d’ailleurs assortie de légendes non seulement sur la " mutation " de l’homme renaissant mais encore sur le " changement " de monde des Hopis.

À propos de cette idée de matrice et de renaissance, un fait troublant : on se souvient que le héros Thésée dut, pour aller combattre le Minotaure au sein du Labyrinthe, faire appel à Ariane, qu’il séduisit, et dont il obtint ce fameux fil conducteur grâce auquel il lui était permis d’explorer le Labyrinthe et d’en ressortir : le " fil d’Ariane " ; or, en basque, le fil, c’est Hari, et Agna, la nourrice. Hari-Anâ, c’est le fil nourricier, le cordon ombilical (et c’est bien ainsi que les Hopis considèrent une des branches de la croix centrale du labyrinthe). "

 

[La mise en gras de certains caractère est de mon fait]

 

 

En complément :

 

http://dreamokwa.over-blog.com/article-la-terre-mere-chez-les-hopis-et-les-symboles-87750876.html

 

https://www.anguillesousroche.com/histoire/une-inscription-trouvee-sur-un-sarcophage-egyptien-fournit-une-carte-detaillee-du-monde-souterrain/

 

https://www.leselixirsdulabyrinthe.fr/blog/

 

 

Récemment, avant de tomber sur Les Jacques, je me suis amusé à retourner le labyrinthe qui sert de logo à ce site, entre autre parce ce que je voyais ainsi se dessiner un arbre. Je sais depuis longtemps, et est la profonde conviction, que l’arbre-monde est un des symboles représentant la Déesse-Mère Androgyne.

 

Par la suite, encore fraîchement baigné des conclusions du texte Les Nouvelles Noces ou la Nouvelle Alliance, je ne pouvais que relever le sens qui, à mes yeux, était conféré aux termes cordon ombilical et voies de l’esprit, présents dans l’exposé de Louis Charpentier, et rapprocher ces expressions. Avec la confirmation supplémentaire, qu’une pensée, qu’un esprit capable d’appréhender notre réalité et sa mutation, est forcément nourri, et fait sienne, la fréquence de la Déesse Mère Androgyne. Cela parce que la vibration de la Déesse, et celle de l’amour qui lui est associé, ont vocation à guider au sein de l’expérience initiatique qu’est la vie de tous les jours. C’est à dire à ancrer dans la conscience humaine, un regard objectif. En effet, de par leur nature, ces vibrations sont liées à la réalité, à la matière et l’espace-temps, et à leur possibilité de transformation. Ces éléments concrets sont pour ainsi dire le corps de la Déesse, la matérialisation de son essence tout autant que le support servant à l’expression de sa sagesse, donc de son pouvoir à enfanter le nouveau.

Manifestement, par son legs concernant la symbolique du Labyrinthe, la Tradition désire réveiller chez l’humain moderne une façon de voir essentielle. Une perception apparentée à ce que Jenaël appelle la pensée arborescente (encore le symbole de l’arbre), et à ce que j’ai pu nommé par le passé, la pensée ondulatoire, et ce qu’il conviendrait également de qualifier, à la lumière de cette étude, de pensée labyrinthique. Il s’agit donc de la capacité à faire des liens et à appréhender le monde sans discrimination et de manière non linéaire. Autrement dit, de relier des informations de natures différentes (ce qui revient à accepter, entre autre, une sorte de transversalité) en empruntant par moment des chemins de compréhension parallèles, si l'injonction intime de connaître la vérité, et de faire le "tour" de la question posée par l'expérience, le requière. C’est donc aussi la capacité de penser/perce-voir qui prend en compte les indices de l’Ange, et suit l’ordre de recherche qu’ils proposent ; cette faculté se renforçant au fil de la déprogrammation/transformation.

D'ailleurs ces formes de labyrinthe rappelle que les circonvolutions du cerveau humain, tissées de circuits neuronaux, sont un des supports de la conscience. Il ne tient qu'à nous que le labyrinthe neuronal soit une prison où les mêmes circuits sont empruntés, ou d'en faire un outil d'exploration de nous-même et de l'univers, auto-modelable.

 

Étymologiquement, le terme labyrinthe dérive du substantif labrys, qui en langue carienne, désigne une double hache. Cette double hache est censée se trouver au centre du dédale et elle est un autre attribut de la Déesse. Il est normal du coup, de situer cette hache au centre du labyrinthe, puisque la conscience de la déité est celle qui nous est transmise par l’initiation. Ces éléments sont bien sûr la survivance d’anciennes connaissances matriarcales.


En terme de modes de pensée alternatifs, le symbole du labrys me ramène à la voie du Fou, si proche de la voie SDA. Le Fou est l’initié et l’androgyne par excellence. Celui qui marche entre les mondes et est réceptif à la Connaissance. Il pratique le double langage où se côtoient profane et ésotérisme, points de vue passé et futur. La dualité domptée, figurée par la double hache. Le fou a vaincu l'opposition de ses différentes facettes intérieures (tel que le conflit masculin/féminin), du moins a-t-il la possibilité d'observer d'un regard détaché, leur caractère absurde, et même de s'en amuser. Ce qui le rend disponible aux signes et enseignements de chaque instant, en clair à la Connaissance : état que désigne étymologiquement l'adjectif initié.

D'où le fait que le dieu Janus (ci-dessus) puisse personnifier le Fou. D’autre part le Fou cultive une pensée acérée comme le tranchant de la hache.

 

 

David

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