Qui suis-je?

 

 

Tout d'abord je dois dire que l’écriture de ce texte s’est révélée être une véritable initiation.

 

Il y a déjà un certain nombre d’éléments publiés sur ce site quand un matin, je ressens le besoin de l’écrire. Très vite derrière l’aspect somme toute conventionnel de présenter l’auteur de ces pages, une autre dimension fait irruption, surgissant celle-là de l’inconscient. La démarche de répondre à la question à priori banale Qui suis-je ?, revêtait sans que je m’y attende, un caractère essentiel et profond. Pendant que je faisais mes exercices matinaux avec ce besoin m’habitant, survient une élongation musculaire – petite déchirure – dans la partie inférieur de mon mollet droit, un peu au dessus de la cheville.

 

Voyons quelles informations cet événement me délivrait :

 

Le fait que les mollets soient à l’arrière du corps veut dire que pour résoudre cette question, il faut que je regarde mon passé. Celui de mon rôle d’esclave au service de la matrice SDS et qui pourrait bien conditionner mon futur si je ne m’éveille pas à ce que me disent ces indications et de manière générale, à l’enseignement qui se cache derrière les mots-laids.

 

Les mots-laids, ou maux-laids sont les programmes de mon enfer-me-ment. Ces derniers se classent grossièrement en deux catégories : les premiers, les programmes qui déterminent mes réactions et la base de mon fonctionnement, et les deuxièmes, la strate recouvrante, ceux qui m’empêchent de voir l'action des premiers.

 

Le coté droit désigne l’action et donc la polarité masculine, mais, dans ce passé en voie de métamorphose, celle-ci est encore pervertie. Le déchirement musculaire au dessus de la cheville, qui est à la fois l’articulation de la mise en mouvement et le point faible de ce coté masculin – le tendon d’Achille –, signale la difficulté de trancher et donc la nécessité de reconnaître la polarité féminine qui, seule, peut amener la souplesse, l’écoute dans la peur et permettre d’accueillir l’imminence du choix crucial. Le pied droit qui fait partie de ce système articulaire, c'est celui avec lequel je freine ou j'accélère en conduisant. Le pied gauche - le coté féminin - c'est celui avec lequel j'embraye !

 

Ce langage du corps explicite à sa manière, pourquoi nous disons souvent que la Conscience du Soi et la Connaissance sont de nature androgyne et que c'est vers cette nature que nous tendons, que c'est elle que nous retrouvons au travers d'un parcours authentique de conscientisation. Pour accéder à la Connaissance nous devons allier polarité féminine et polarité masculine, phénomène qui nous permet d'obtenir une vision complète de la situation qui pourra nous guider. De plus, et cela est longuement évoqué dans les chapitres V à VIII de L’Épopée de la Conscience (1er cycle), c'est la conscience féminine, la part féminine, qui grâce à sa science des émotions et du ressenti, est toujours l'initiatrice de cette vision nourrissante pour notre monde subjectif.

 

 

 

Je suis né dans une famille qui attendait un petit roi. Tous les programmes d’amont – inscrits dans le champ vibratoire de l’âme à naître – et tous les programmes d’aval – le berceau épigénétique, culturel et génétique dans lequel elle s’incarne – concordaient pour que l’expérience de cette ligne temporelle soit au carrefour de nombreuses autres lignes – celles vécues par d’autres moi –, me posant intimement et de manière radicale, la question : pilule bleue ou pilule rouge ? SDS ou SDA ?

 

Je montrai effectivement des capacités de surdoué, ce qui démultiplia les attentes qui pesaient sur moi : grandes écoles, ingénieur, poste important, etc... Tout se mettait en œuvre pour que je prenne une place de "choix" dans la matrice de troisième densité du Service de soi. Pourtant, bien que je me pliais à ce destin par des études scientifiques et d’architecture, mon âme vint me barrer la route aidée d’un outil très efficace : l’alcool !

Par ce moyen elle désirait stopper cet élan SDS irrésistible résistant à l’appel du Soi… Par l’usage de certaines résistances elle appuyait sur ma sensibilité écorchée et créait l’espace d’une possible remise en question. Elle retournait les effets contre leurs causes. Mon attention allait-t-elle se porter sur les raisons fondamentales de "l’échauffement" provoqué par ces résistances et manifesté sous forme de colère, tristesse et peur ?

 

Quinze années d’alcoolisme suivies d'une série de projets et de chantiers en écoconstruction furent nécessaires pour une "reconstruction" hors cadre familial, dans un autre contexte géographique.

Mais je restais dans un entre-deux. Mon ego et mon prédateur, aidés de l’ignorance, du déni et d'une large panoplie de programmes dont l’influence grandissait, repoussaient sans cesse le moment de trancher la fameuse question.

Dans cette lutte interne je m'ouvrais cependant au message de l'Ange (l'En-je ou Supraconscience) au travers de nombreuses synchronicités. Et il mit parfois le paquet comme lors d'un enchaînement de faits particulièrement significatif :

 

Un soir alors que je me déplaçais en voiture, je fus interloqué par le passage d'une énorme boule de feu qui illumina le ciel nocturne d'Est en Ouest, direction qui était en l'occurrence celle du véhicule.

Arrivé à mon domicile, je m'allongeais, puis cherchais un livre dans la pénombre qui bordait le lit. Celui que je ramenai n'était pas celui que j’escomptais trouver. C’était un ouvrage dédié à Rudolf Steiner, posé là par ma compagne et que je n’avais jamais eu en main. Il portait en quatrième de couverture les trois dernières strophes du poème L’Éveilleur d'Edouard Schuré.

Lorsque je découvris ces vers, je fus sujet à un énorme bouleversement. Je n'avais qu'une très petite idée de ce qu'étaient les synchronicités à cette époque, et étrangement le poème évoquait allégoriquement l’événement qui s’était produit lors du trajet et l’associait à une dimension métaphysique. Voici la partie du poème qui m’interpella :

 

...Le feu du ciel qui tombe aux noires profondeurs.

Pour un monde nouveau, l'âme ailée appareille.

Soyez libres, et vous serez libérateurs ! "

 

Debout, je m'écriai : "Si la flamme immortelle

Qui dompte les humains et fait de l'homme un roi,

Se cache dans ta main, donne-moi l'étincelle ! "

Mais il me répondit : " L'étincelle est en toi ;

Fais-la jaillir...

 

Ce poème d'inspiration gnostique, parle de la flamme qui à tout moment peut raviver notre esprit et que nous pouvons partager avec les autres, la flamme qui nous relie au sens alchimique de la vie. Ces strophes me parlaient de la traversée du feu prochaine, du départ d'un chemin vers la Connaissance que je pouvais emprunter par mes propres re-sources...

 

 

 

Pendant mon cheminement avec Hélène, la création du site L’Épopée de la Conscience et ma participation au Réseau Léo, une impulsion nous poussa, Hélène et moi, à nous jeter dans le vide, comme pour préparer les conditions de cet accouchement. J’abandonnais tout projet professionnel, donc source de reconnaissance et de sécurité financière, ainsi que relations d'attachements aux amis, à la famille, et adhésion à tout mode de nourriture socialement "normale", ceux-ci s’avérant redoutablement incohérents et également synonymes d’attachement... L’avènement de cette réalité inconnue rimant avec guidance supraconsciente, était une mise à l'épreuve terrible pour ma chère partie reptilienne qui a la hantise de toute circonstance incontrôlable. Cette dernière développa une nouvelle forme d’emprise sur ma psyché.

 

Elle s’arrangea petit à petit pour que ma quête se cantonne à la possession d’un savoir, aspect de l’information qui est synonyme de reconnaissance, de pouvoir pour l’ego et le prédateur. Le savoir, contrairement à la Connaissance qui elle, est vécue, reste superficiel et dépendant de la notoriété. À l’inverse de la Connaissance, que seule notre compréhension intime et authentique des expériences que nous offre la vie, dévoile. Ce point et mon manque de responsabilisation par rapport au déni marqué de mon prédateur, a été un des aspects importants qui amena ma sortie du Réseau Léo ainsi que la rupture de ma relation avec Hélène. Les conséquences d’une telle attitude figée par le déni était grave. La prédation SDS avait alors la capacité de me modeler pour être un de ses canaux de contrôle, une de ses balises insérées dans la matrice de 3D ayant pour rôle notamment de freiner, voir d'enrayer, l’évolution de mon entourage en plus de la mienne.

 

Le virage qui s’en suivit pour moi s’inaugura donc par ce choix posé : devenir un parfait agent du Service de soi ou reprendre le chemin de la transformation intérieure qui conduit au Passage ?

 

Je me suis remis en route cherchant à saisir les racines de ce qui m'arrivait ainsi que la force d'appliquer ce qui résonner en moi, ce que j'avais appris de plus essentiel. Commençant à voir, tout d'abord, ce prédateur tapi dans l'Ombre mais si présent, je dus sortir de tout jugement. En faisant l'effort de comprendre ce qui était resté en surface, je découvris encore beaucoup de choses. Je réalise aujourd'hui avec profondeur l'importance de ce parcours vers la Connaissance qui prend sa source dans l'acceptation de mon univers émotionnel et de mes peurs et demande un engagement total, le seul vrai engagement possible d'ailleurs.

 

Le prénom David comporte la sonorité avide et vide. L'avidité est simplement une conséquence de la peur de l'illusion du vide à franchir pour s'éveiller. Elle est aussi, celle enfouie, d'une soif de Connaissance inassouvie qui laisse une sensation de vide. La légende dit que le roi David après avoir fait preuve d'une convoitise démoniaque et d'un grand cynisme, se repentit et se voua à l'écoute de son En-je.

 

 

 

Au final, je sens que l’écriture de cette présentation souligne cette nécessité vertigineuse : accepter que j’appartiens au mouvement, que je suis le mouvement de la Conscience. Et que d'un autre coté, tout mouvement est le passage d'un possible à l’autre en suspens dans l’Éternité. Ce mouvement et cette éternité consciente, c'est ce à quoi l’ego et le prédateur doivent se plier pour que l’âme retrouve le chemin du Service d’Autrui. Cependant, je n'ai pas fini de répondre à cette question. Finit-on jamais ?

 

Le chemin répond, le chemin est une réponse infinie qui révèle tous nos visages et c'est sans doute pour cela que j'écris.

 

 

À la mise en ligne de ce texte, la douleur survenue une douzaine d'heures plus tôt a quasiment disparu.

 

 

David